Dense et intense

C'est le début de la fin, la saison des adieux, le temps des lueurs nostalgiques à chaque fois que quelqu'un fait le décompte. Il me reste quatre jours avant le décollage.

J'aurai passé quatre mois et quatre jours dans ce pays. Ayant dormi environ sept heures par nuit, ça réduit à deux mois et vingt sept jours le temps de conscience au Canada. Du coup, il fallait vivre vite.

Faisons donc un petit résumé en avance rapide.

J'ai commencé par rencontrer tout un tas de bestioles : les fameuses punaises des lits, des insectes pas franchement sexy dans des ruisseaux, des biches apprivoisées à la carotte ou encore des écureuils experts dans l'éventration des poubelles...

Puis j'ai fait la connaissance de gens du monde entier, que j'aimerais revoir dans les mois qui suivent. Des Irlandais, Brésiliens, Égyptiens, Allemands, Mexicains, Danois, Hollandais, Espagnols, Australiens, Russes, Canadiens, et aussi quelques Français...

Progressivement, j'ai réussi à ce que les gens ne me répondent plus en français lorsque je m'adressais à eux dans un anglais que je croyais correct et dont ils avaient pitié.

Puis est venu le temps des voyages. J'ai découvert les villes de Québec, Toronto, Montréal (une bonne demi dizaine de fois vu l'empressement que mes jambes montraient de revoir les nombreux UTCéens qui y passaient le semestre), et New York. J'ai aussi été explorer un peu la nature canadienne et apprécié la richesse des parcs, montagnes et cascades.

J'ai passé de nombreuses heures à la bibliothèque.

J'ai vu défiler beaucoup, beaucoup de gens dans notre appartement, que nous transformions en cuisine espagnole, cinémathèque, savane, dortoir ou club suivant les occasions.

Et puis j'ai dépensé pas mal de dollars dans les friperies, bu beaucoup de thé et mangé plein de "baby carots", le seul snack sain local. J'ai essayé et détesté la poutine, mais j'ai aimé les vins de glace.

J'ai beaucoup ri, j'ai eu souvent des crampes aux joues, parfois même mal aux abdos.

Bref, c'était fou.